Notre parution dans La Libre

En août dernier, La Libre a décidé de consacrer un article au Kombucha, et plus particulièrement à nos Smiles !

Retrouvez ici cet article dans lequel l’histoire de notre brasserie et de nos produits a été mise à l’honneur.

Le kombucha bruxellois “Smile” veut devenir une marque belge de référence

La Libre Belgique* – 04 aoû. 2020 – Page 21

* La Libre Belgique édition nationale, La Libre Belgique Liège, La Libre Belgique Hainaut, La Libre Belgique Brabant Wallon, La Libre Belgique Bruxelles

 

Faire du neuf avec du vieux (du très vieux, même !). Le “kombucha”, c’est un peu ça. Des historiens situent l’origine de cette boisson fermentée à base de thé en 220 avant J.-C. dans la région de Mandchourie, en Chine. Les guerriers en buvaient, paraît-il, pour être immortels. Deux millénaires plus tard, moyennant des recettes mises aux goûts du jour et un retour à certaines valeurs (le bio, le bien- être, l’authenticité…), le kombucha a fait un retour en force ces dernières années. Au point que cette boisson, qui se positionne comme une alternative aux sodas ultra-caloriques (*), brasse énormément de dollars et d’euros.

Thomas Querton, jeune entrepreneur vivant entre Bruxelles et San Francisco, est devenu un aficionado du kombucha. Avec trois associés (son frère Augustin, Nicolas Van den Eynde et Julian de Garcia de la Vega), il a décidé, l’an dernier, de se lancer dans la production et la commercialisation de kombucha sous la marque “Smile”. La société, Optimist Brew Co., a été fondée en juillet 2019 avec un capital de départ de 80 000 euros.

Un marché belge encore émergent

Thomas Querton, que l’on connaît déjà comme cofondateur et CEO de la start-up AtlasGO, est tombé dans le kombucha en s’installant, en 2015, à San Francisco pour faire un “master” en entrepreneuriat social. “On trouve du kombucha à tous les coins de rue depuis plusieurs années. C’est devenu une boisson ‘mainstream’ aux États-Unis” , raconte-t-il. Pour la petite histoire, c’est GT Dave, entrepreneur de Los Angeles, qui, à la fin des années 1990, aurait été le premier à produire et à mettre ses bouteilles de kombucha dans les rayons des magasins californiens (la société GT’s Living Foods Dave contrôlerait aujourd’hui 40 % du marché américain du kombucha, NdlR).

Toujours est-il que Thomas Querton et ses trois partenaires – dont l’un, Nicolas Van den Eynde, a travaillé sur des projets innovants au sein du groupe brassicole AB InBev – ont acquis la conviction que la vague américaine du kombucha, déjà très active à Londres, finira par emporter aussi la Belgique. “En Belgique, on est encore sur un marché émergent, mais avec un gros potentiel de croissance, indiquent Nicolas Van den Eynde et Julian de Garcia de la Vega . Il y a une importante demande pour une boisson alternative aux sodas, jus de fruit, bières sans alcool, eaux aromatisées… Le kombucha s’inscrit clairement comme une alternative qui dépasse tout effet de mode.”

Avec Smile, dont les bouteilles se consomment déjà dans certains cafés-restaurants et se vendent dans les épiceries “bio” bruxelloises depuis quelques mois (notamment dans les magasins The Barn, avec trois recettes distinctes : nature, gingembre/fruit de la passion/ citron et mangue/pêche/goji), le quatuor d’Optimist Brew rejoint quelques acteurs locaux déjà actifs sur le marché belge (comme Yugen, Ferm, BeKombucha, Goutzi…), sans compter les marques étrangères. Pour se démarquer, la jeune entreprise joue quatre cartes : le “made in Brussels”, le savoir-faire artisanal, la transparence (sur les procédés de production et les ingrédients utilisés) et les valeurs (“fun” et bien-être).

Montée en puissance

L’ambition de Smile ? “Devenir un produit authentique de référence et conquérir la Belgique au départ de Bruxelles” , répondent MM. Van den Eynde et de Garcia de la Vega. Actuellement, tout est produit et embouteillé manuellement à Woluwe-Saint-Lambert, dans un local de 100 m2. “On produit 150 litres par semaine, soit environ 500 bouteilles. On peut aller jusqu’à une capacité de 1 200 litres, soit 3 600 bouteilles par semaine.” Smile devrait atteindre ce seuil de saturation dans les mois à venir. Un déménagement vers un espace plus grand est d’ailleurs prévu en 2021. “Le scénario actuel est de chercher un espace pour tripler notre production, ce qui nous amènerait à 10 000 bouteilles par semaine.” Smile envisage aussi de proposer ses breuvages en fûts pour l’Horeca.

Au-delà de la production, Smile va devoir s’imposer dans le commerce et l’Horeca pour convertir le consommateur belge à la “magie” du kombucha. On retrouve là les mêmes défis auxquels de nombreuses microbrasseries artisanales, qui ont poussé comme des champignons ces dernières années, sont confrontées. Des discussions sont en cours avec plusieurs enseignes, comme Farm et Sequoia. Avant, peut-être, de séduire de plus gros acteurs de la distribution, comme Yugen est parvenu à le faire avec Delhaize.

(*) Le kombucha est réalisé à partir de la fermentation de thé et de sucre par une symbiose de levures et de bactéries (le “scoby”). Le résultat est une boisson légèrement sucrée et pétillante, très peu alcoolisée (moins de 1 %). Le kombucha est considéré comme un probiotique, doté de certaines vertus thérapeutiques.

Nature ou fruité, le Smile Kombucha est un produit “made in Brussels”.

 

Pierre-François Lovens