Une petite histoire de kombucha
(Où l'on parle d'empereurs, de champignons et de contre-cultures)
Avant de devenir la boisson préférée des frigos branchés, la kombucha a voyagé. Beaucoup.
À travers les époques, les empires et les croyances. Son histoire est un joyeux mélange de mythes, de médecine traditionnelle, de fermentation sauvage et de bouteilles partagées entre amis.
On vous raconte.
Chine, - 221 avant notre ère
Le thé de l'immortalité
C’est sous la dynastie Qin que la kombucha apparaît pour la première fois dans les textes chinois. On l’appelait alors « thé de l’immortalité ». Oui, rien que ça.
L’empereur Qin Shi Huang, en quête éternelle d’une vie éternelle, aurait consommé cette infusion fermentée avec du champignon Lingzhi, réputé pour soutenir l’immunité et la circulation.
Résultat : il n’est pas devenu immortel. Mais il a lancé une tradition millénaire. Et ça, c’est pas mal non plus.
Corée & Japon, Vème siècle
Docteur Kombu, au rapport
La légende raconte qu’un médecin coréen nommé Kombu aurait apporté cette boisson au Japon pour soigner l’empereur Inkyo. Guéri (ou du moins convaincu), celui-ci aurait nommé la boisson « kombucha », littéralement : le thé de Kombu.
C’est aussi à ce moment que le breuvage commence à circuler dans les cercles royaux et à s’intégrer dans les médecines traditionnelles. À l’époque, on ne parlait pas encore de microbiote… mais on en buvait déjà.
Russie, Allemagne & Europe de l'Est, début 1900
Le champignon voyage
C’est ensuite en Russie et en Europe de l’Est que le champignon atterrit. Là-bas, on l’appelle souvent champignon de thé. On lui prête des effets purifiants, digestifs et préventifs. Il se transmet de cuisine en cuisine, de génération en génération, bien avant que le mot « probiotique » ne devienne à la mode.
États-Unis, années 60-70
Fermentation et contre-culture
Dans les années 60, le kombucha débarque aux États-Unis, en même temps que les vinyles, les fourneaux en fonte et les envies de retour au naturel.
La boisson devient populaire parmi les cercles alternatifs, et on commence à brasser à la maison, entre deux discussions sur le karma et les graines germées.
Le SCOBY devient un cadeau qu’on s’échange, comme un starter de pain ou une plante verte. Internet n’existe pas encore, mais le bouche-à-oreille fermente à toute allure.
Depuis les années 90
Des étagères des cuisines aux rayons des supermarchés
À partir des années 90, des marques américaines commencent à embouteiller leur kombucha. Le produit passe de DIY à disponible en rayon. La production s’industrialise, les recettes se multiplient, les étiquettes deviennent colorées.
Et aujourd’hui, la kombucha est là, partout, dans les cafés, les marchés bio, les frigos partagés. En version nature, fruitée, houblonnée ou même en canette (tiens, ça nous rappelle quelque chose).
Et maintenant ?
Le kombucha n’a pas fini de fermenter.
Chez Smile, on perpétue cette tradition vieille de 2000 ans avec des recettes fraîches, locales, non pasteurisées, toujours remplies de bonnes bactéries et de bienveillance.
On n’a pas la prétention de rendre immortel… mais si ça fait du bien à votre ventre et à votre moral, c’est déjà une très bonne histoire.
Sources :
- Origines anciennes en Chine :
- The Art of Fermentation par Sandor Katz
- Wild Fermentation par Sandor Katz - Propagation en Corée et au Japon :
- Kombucha Rediscovered ! par Klaus Kaufmann
- Kombucha Phenomenon : The Miracle Health Tea par Betsy Pryor et Tom Valente - Expansion vers la Russie et l'Europe de l'Est :
- Healing with Kombucha par Harald Tietze - Introduction à l'Occident :
- Kombucha : The Miracle Fungus par Harald Tietze
- Kombucha : Healthy Beverage and Natural Remedy from the Far East par Gunther W. Frank